Ah, la culpabilité maternelle... Ce sentiment si familier pour nous, les mamans. Vous savez, cette petite voix dans votre tête qui vous dit que vous auriez dû faire mieux, que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous avez eu tort… Oui, cette voix-là.
C’est elle, souvent, la responsable de notre mal-être de maman ! Parfois, on la sent, elle est là bien présente ! Mais parfois, elle est plus… joueuse ! et se cache !
Je vois tellement de mamans dans mon cabinet rongées par la culpabilité (plus ou moins consciemment) que j’ai voulu en savoir plus : j’ai plongé toute entière dans ce mécanisme et je n’ai pas été déçue du voyage ! Ah ah ! Bon ce n’est pas le genre de voyage où on part avec un maillot de bain, la crème solaire et les lunettes de soleil. Le voyage est un peu plus « roots », mais quand on va au bout, oui la plage et les cocotiers nous attendent ! (ou dit de façon moins imagée, ce sentiment de plénitude, de sérénité auquel nous aspirons toutes en tant que maman).
Alors, je vous emmène en voyage avec moi ?
Qu’est-ce que la culpabilité maternelle ?
Première chose à faire : comprendre à qui/à quoi nous avons affaire.
Emotion ou sentiment ?
Et bien, la culpabilité peut-être une émotion et un sentiment.
Quelle différence ? Une émotion se vit comme une montagne russe : il y a la montée et la descente et ce, sur un laps de temps très court, de quelques minutes.
Vous réalisez que vous avez oublié votre enfant à l’école : c’est le moment où le wagon du grand 8 démarre (le cœur s’emballe, la respiration s’accélère, vous transpirez, avez chaud, devenez rouge…), puis petit à petit, l’émotion redescend et tout se calme.
Puis, soit l’émotion passe et on n’en parle plus ; soit l’émotion se transforme en sentiment, ce sentiment envahissant, qui s’installe, et agit comme une musique de fond, qui nous fait douter de nos compétences de mère. On se sent honteuse, on regrette certaines actions (ou inactions), et parfois, on se sent carrément impuissante. Et cette culpabilité peut durer toute une vie et prendre la main sur votre parentalité.
Donc culpabilité – émotion : intense mais limitée dans le temps (c’est le CDD) ; culpabilité – sentiment : diffuse mais à durée indéterminée (c’est le CDI).
Celle qui va nous intéresser ici, vous l’aurez compris, c’est la culpabilité – sentiment, ce qui petit gremlin intérieur qui vous chuchote que vous n'en faites jamais assez. C’est ce sentiment qui vous fait douter de vous à chaque instant, vous faisant croire que vous n’êtes pas à la hauteur.
Culpabilité saine ou pathologique
La culpabilité implique qu’une faute a été commise et qu’elle a causé du tort à quelqu’un, ce que soit volontairement ou non. Si la faute est réelle, objective, alors la culpabilité est saine.
« Je m'en veux d’avoir téléphoné au volant de la voiture de mon mari et d’avoir accroché la portière ».
Mais parfois, cette « faute » est totalement subjective, basée sur notre propre système de croyances et nos propres règles. C’est une culpabilité pathologique.
« Je m’en veux de devoir faire garder mon enfant à la crèche plutôt que de m’occuper de lui ». C’est vous-même qui décrétez que ce n’est pas honorable pour une maman de faire garder son enfant.
Une faute nécessite une réparation. Facile de faire réparer la voiture, mais que réparer dans le cas de la garde de son enfant ? Pas de réparation = pas de libération de la culpabilité. Donc généralement, une culpabilité pathologique agit comme un sentiment, comme une musique de fond et peut durer très longtemps (jusqu’à ce que notre juge intérieur estime que l’on a assez payé, en fait).
Les effets de la culpabilité
Comment se manifeste cette culpabilité ? Eh bien, vous pourriez ressentir un pincement au cœur chaque fois que vous quittez la maison pour aller travailler et devez déposer votre fille à la crèche ; ou encore, culpabiliser d’avoir quitté le père de vos enfants ; ou vous sentir coupable de perdre patience, de crier sur vos enfants, de ne pas vous sentir suffisamment présente dans votre tête, dans votre énergie pour eux.
Et à part ce pincement au cœur (voire parfois ce déchirement), qu’est-ce que la culpabilité a d’autres dans sa besace ?
Tout d’abord, elle peut apporter des signes physiques : fatigue chronique, troubles du sommeil, tensions dans le dos… Vous connaissez cette sensation d’avoir porté le monde sur vos épaules toute la journée ? Voilà, c’est ça.
Ensuite, il y a les signes émotionnels : peurs, anxiété, stress, voire dépression. Caroline, par exemple, se sent souvent stressée et angoissée, surtout quand elle compare sa situation à celle des autres mamans qui semblent tout réussir avec aisance. Elle se demande constamment si elle a fait les bons choix pour ses enfants. Elle se critique pour de petites erreurs ou des situations hors de son contrôle. Elle ressasse les événements passés, ses actions ou non actions et peut projeter tout un tas de scénarios futurs négatifs.
Et enfin, il y a les comportements. La culpabilité pousse à la surprotection (à peine le petit tousse qu’on est déjà sur Doctissimo !), au perfectionnisme (tout doit être parfait, du goûter à la maison bien rangée), et à la négligence de soi (les enfants d’abord, toujours). Ca vous parle ?
Allez vite lire mon article "Mes enfants d'abord" !
Les conséquences de la culpabilité sur votre famille
Si la culpabilité agit sur vous, elle a forcément des impacts sur votre famille.
Sur vos enfants
Les enfants sont des éponges. Ils ressentent ce qui se passe en nous. Donc ils peuvent chercher à nous rassurer. « Maman est inquiète pour moi, je dois lui montrer que je suis bien en vie ». Conséquences : je me réveille la nuit, je veux dormir avec maman, je suis collé à maman…
« Maman stresse à cause de moi, donc je vais chercher à me faire pardonner, je vais être bien sage, répondre aux attentes de maman sans me soucier de mes besoins ».
« Si maman est inquiète pour moi, c’est que le monde est dangereux, que je suis en danger ». Cela peut développer l’anxiété et la difficulté à la séparation, à sortir du cocon maternel.
Sur votre conjoint
La culpabilité prend la main sur votre parentalité, ce qui veut dire que vous n’allez pas faire des choix totalement « libres », le pilote automatique « culpabilité » sera toujours à l’œuvre.
Cela pourra créer des interférences avec le papa : il risque de vous reprocher de surprotéger vos enfants, ne pas être d’accord avec certaines façons de faire et donc créer des conflits ou il peut carrément abandonner et vous laisser gérer toute seule.
Il pourra se sentir délaissé si vous mettez la priorité absolue sur vos enfants.
Les racines de la culpabilité maternelle
Mais d’où vient cette culpabilité qui, disons-le, nous pourri un peu la vie quand même ?
Des racines culturelles profondes
Oui, on va partir loin ! ah ah ! Adam et Eve, vous connaissez ? Oui, bien sûr. Que vous croyiez en leur existence ou non, là n’est pas la question. L’important ici c’est que vous ayez entendu à plusieurs reprise leur histoire et que vous soyez connectée à cet inconscient collectif de l’humanité. Que leur est-il arrivé ? Eve (la femme) a fauté, elle a mangé le fruit défendu et par sa faute, ils ont été chassés du paradis terrestre. Donc, dans l’inconscient collectif, la culpabilité est présente aux Origines et la femme est responsable de la faute première. Ca démarre mal pour nous !
Par-dessus est venue se rajouter la culture judéo-chrétienne, basée sur le péché, la faute, la pardon, l’expiation, etc.
Les 10 commandements ont posé des règles éthiques et gare à celui qui les enfreint !
Bref, vous l’aurez compris la culpabilité est profondément ancrée en nous (mais c’est aussi elle qui nous sert à distinguer le bien et le mal et à maintenir une certaine cohésion sociale, elle n’a pas que des défauts…).
Des racines sociales
On nous a tellement répété que pour être une bonne mère, il fallait être parfaite. Les médias, les réseaux sociaux, nos proches peuvent renforcer l’idée qu’une bonne mère doit toujours savoir quoi faire, être toujours présente, ne jamais se tromper, se sacrifier pour ses enfants…
Les standards personnels élevés et le perfectionnisme, souvent inculqués dès l’enfance, exacerbent cette culpabilité.
Comment peut se sentir une maman en voyant des mamans stéréotypées sur Instagram ?
On peut se sentir obligée, consciemment ou non, de correspondre à cette image idéalisée, ce qui est une source constante de stress et de culpabilité. Mais soyons réalistes, la perfection n’existe pas !
Nos blessures émotionnelles et croyances limitantes
Lorsque nous vivons un événement traumatisant, provoquant des émotions fortes, des croyances limitantes peuvent se mettre en place.
Liées à notre vécu
Prenons l’exemple de Marie qui a vécu un abus dans son adolescence. Suite à cet événement, son système a mis en place la croyance « Tous les hommes sont malsains, je ne pourrais jamais faire confiance à un homme ». Cette croyance est, en partie, à l’origine de l’échec de son couple et crée chez elle une culpabilité vis-à-vis de ses enfants.
Selon les expériences que l’on vit, nous créons des systèmes de croyances qui vont nous servir de repères, de cadres de référence. Les croyances limitantes, telles que "je dois être une mère parfaite" ou "je n'ai pas le droit à l'erreur", peuvent alimenter la culpabilité. Ces croyances sont souvent inculquées dès l'enfance et peuvent être difficiles à déconstruire sans un travail conscient sur soi.
Les femmes sont également particulièrement sujettes aux blessures émotionnelles liées à des séparations non acceptées : interruptions de grossesse, deuils non résolus, naissance de l’enfant (séparation physique avec la mère), sevrage, confier son enfant à la nounou, à l’école, etc. Nous sommes particulièrement gâtées avec la culpabilité !
Liées à des mémoires transgénérationnelles
La famille dans laquelle nous sommes née n’est pas un hasard, notre âme l’a choisie en s’incarnant afin de vivre certaines expériences et ainsi apprendre et évoluer. Notre famille est le terreau de notre incarnation, là où notre âme va s’implanter. Elle va donc rentrer en résonance avec le terrain. Si cette terre (cette énergie) porte des mémoires de culpabilités maternelles, il y a fort à parier que vous vivrez des expériences de culpabilité pour aider la lignée à guérir ses blessures.
Les mémoires qui reviennent très régulièrement sont : les abandons d’enfant, les fausses-couches, les avortements (clandestins pour la plupart à l’époque), les décès en couche, les décès infantiles, le décès précoce de la maman, la famine, les maladies, l’impuissance à protéger ses enfants, etc. Pas étonnant qu’avec tout cela on développe des comportements de surprotection de nos enfants !
Liées à des mémoires karmiques
Nous ne sommes pas seulement un corps physique et une intelligence. Nous sommes des êtres multidimensionnels. Notre âme possède un vécu qui va bien au-delà de qui nous sommes aujourd’hui. C’est pourquoi, elle porte également en elle des mémoires, qui peuvent s’activer au cours de notre vie, pour être guéries. Les femmes que nous avons été, notamment, portent en elles beaucoup de culpabilité qui ne demandent qu’à être libérées et pansées.
Des responsabilités mal définies
La culpabilité prend aussi racine dans le jeu des responsabilités.
Lorsque l’on prend trop de responsabilités, par exemple lorsque l’on pense être responsable du bonheur ou du malheur de ses enfants, que l’on pense devoir tout gérer… on se met une charge trop lourde sur nos épaules et une mission irréalisable, donc vouée à l’échec, donc à l’impuissance, donc à la culpabilité.
Il est plus juste de dire que vous contribuez au bonheur de vos enfants, comme leur père, l’école, les grands-parents, les copains, etc. et vos enfants sont responsables aussi de leur bonheur.
Lorsque l’on ne prend pas assez de responsabilité, par exemple si vous accusez votre ex conjoint de l’échec de votre famille, vous vous positionnez en victime et vous vous déchargez totalement, ce qui n’est pas juste. Dans une relation, chacun est responsable à 50% de l’harmonie de la relation.
Donc pour que la culpabilité ne s’installe pas, les frontières doivent être bien définies : vous devez prendre toutes vos responsabilités, mais uniquement vos responsabilités, pas plus, pas moins.
Des conseils pour se libérer de la culpabilité maternelle
Reconnaître et accepter ses sentiments
La première étape pour se libérer de la culpabilité est de reconnaître qu’il est normal de se sentir coupable de temps en temps, mais il est crucial de ne pas laisser ce sentiment dominer sa vie. Et pour cela, l’une des clés est de comprendre que, dans la très très grande majorité des cas, la culpabilité n’est qu’une construction mentale, basée sur nos propres règles.
Pratiquer l'auto-compassion
Ces propres règles, ce sont nous-mêmes qui les faisons appliquer et nous-mêmes qui jugeons de leur bonne application. Donc plus nous nous apportons de la compassion, de la bienveillance, de la douceur, de l’amour pour nous-même, moins la sentence est lourde. La culpabilité aura prise sur nous tant que nous n’aurons pas accepté que nous ne sommes que des humains imparfaits, des êtres en apprentissage.
Redéfinir vos limites : votre territoire
Il est important de redéfinir votre territoire : qu’est-ce qui est acceptable pour vous ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Dans quels cas votre enfant ou votre conjoint dépasse vos limites. Une fois défini, faites-le respecter. Car plus on empiète sur votre territoire, plus vous épuisez vos réserves et plus vous êtes sujette à des craquages.
Établir vos priorités (réalistes et honnêtes)
Établir des priorités réalistes et honnêtes avec vous-mêmes peut aider à réduire la pression. Nous ne sommes pas linéaires, selon les périodes de nos vies, nos priorités peuvent changer et c’est ok. Si votre famille est votre priorité, trouvez des moyens de lever le pied au travail (sans culpabiliser). Vous lancez une activité freelance, il est normal que le domaine professionnel soit une priorité pour vous et que vous y consacriez du temps (sans culpabiliser). Faites preuve d'honnêteté envers vous-même pour le reconnaître. Cela vous permettra d'être alignée avec vos valeurs et vos priorités du moment. Cela ne veut pas dire que votre famille ne sera jamais votre priorité.
Se détacher de l'image de la "mère parfaite" et de la recherche de perfection
Acceptons que nous sommes des êtres divins incarnés dans la matière, dans une matière duale (le bien / le mal, le jour / la nuit, positif / négatif…), que nous ne sommes d’un homme ou qu’une femme, que nous n’avons pas tous les pouvoirs, que nous expérimentons et apprenons tous les jours, comme des enfants. Nous sommes parfaitement imparfaits et c’est ok.
Et vos enfants ont besoin d’une maman parfaitement imparfaite pour s’autoriser à être parfaitement imparfaits.
Rejoindre des communautés de mamans
Rejoindre des communautés de mamans peut offrir un espace sûr pour partager ses expériences et se sentir moins seule. Des plateformes comme Mater'happy offrent une communauté de soutien où les mamans peuvent échanger et s'entraider.
Prendre du temps pour soi
Prendre du temps pour soi est crucial pour recharger ses batteries et maintenir un équilibre sain. Intégrez des moments de détente (rien que pour vous) dans votre routine quotidienne, même si ce n'est que quelques minutes. Parce que oui, prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de ses enfants.
Pratiquer des activités qui font du bien
Qu'est-ce qui vous fait vibrez ? Qu'est-ce qui vous fait du bien ? La méditation, le yoga ou la lecture, aller courir, nager, peut aider à réduire le stress et la culpabilité. Ces moments de répit permettent de se recentrer et de retrouver son calme intérieur.
Travailler sur ses croyances limitantes
Il est essentiel de travailler sur son système de croyances pour se libérer de la culpabilité. Je vous accompagne pour explorer vos croyances et les libérer à travers mon accompagnement en cabinet à proximité de Toulon ou via Mater’happy.
Développez la pensée positive
Remplacer les croyances négatives par des croyances positives peut transformer la manière de vous percevoir en tant que mère. Par exemple, remplacer "je dois être parfaite" par "je fais de mon mieux, et c'est suffisant" peut être très libérateur. Collez des post-it partout !
Vers une maternité épanouie et sans culpabilité
La culpabilité maternelle est un fardeau lourd et souvent silencieux que portent de nombreuses mamans. Cependant, en comprenant ses racines, en redéfinissant ses attentes, et en s'entourant de soutien, il est possible de s'en libérer. Se rappeler que personne n'est parfait et que chaque maman fait de son mieux peut alléger ce poids. En prenant soin de soi et en pratiquant l'auto-compassion, vous pouvez non seulement vous sentir mieux dans votre rôle de mère, mais aussi offrir à vos enfants un modèle d'équilibre et de bien-être.
Si vous ressentez cette culpabilité, souvenez-vous que vous n'êtes pas seule. Rejoignez notre communauté sur Mater'happy pour trouver du soutien, des ressources et des conseils pour une maternité épanouie et sans culpabilité.