La Rentrée et les Séparations : un passage émotionnel pour maman et enfant
La rentrée est un moment charnière où tout semble prendre une nouvelle tournure. Que ce soit la première journée chez la nounou, à la crèche, ou même l'entrée en maternelle, les séparations sont un passage obligé, souvent chargé d'émotions. Mais au-delà des larmes et des câlins de réconfort, il y a une profondeur à ces moments de séparation que l’on ne soupçonne pas toujours. Ils réveillent des mémoires profondes, des blessures parfois anciennes, qu'elles soient personnelles, transgénérationnelles, ou même karmiques… chez ton enfant ou chez toi (ou les deux !).
Si tu es une maman qui sent son cœur se serrer en laissant son enfant le matin, cet article est pour toi. Parce que derrière ces émotions, il y a bien plus qu'une simple adaptation à la nouveauté : il y a un véritable travail intérieur à faire pour comprendre et libérer ces mémoires.
La Rentrée : Un moment de transition émotionnelle
Pourquoi la rentrée est une étape cruciale
La rentrée scolaire est un moment fort, une transition significative pour chaque enfant et sa maman. C’est important pour le papa aussi bien sûr, mais qu’on le veuille ou non, le lien est différent.
D’ailleurs, dans le schéma familial, c’est le père qui a pour rôle de faire cesser la fusion entre l’enfant et sa maman, c’est le père qui pousse l’enfant hors du nid pour qu’il vole de ses propres ailes et qu’il puisse se réaliser en tant qu’individu.
La rentrée est presque un rite de passage dans la vie familiale. L'enfant entre dans un nouveau monde, celui de l’école, de la crèche ou de la nounou, où il devra apprendre à vivre sans la présence constante de sa maman, avec d’autres adultes et d’autres enfants. Pour la maman, c'est aussi un tournant. Elle doit accepter de laisser son petit explorer cet univers inconnu, de faire confiance à d'autres adultes pour prendre soin de lui et de gérer ses propres émotions dans ce processus.
Ce moment peut être chargé d’émotions : excitation, appréhension, culpabilité, colère, tristesse, honte... et pour certaines, une part de soulagement (avoué ou non) pourra aussi se joindre à la partie, pour un cocktail émotionnel détonnant ! Mais au-delà de ces sentiments immédiats, la rentrée réveille souvent des émotions plus profondes, parfois même inconscientes, chez la maman comme chez l’enfant.
L'impact de la préparation émotionnelle de la maman
L'état émotionnel de la maman a un impact considérable sur l’expérience de son enfant. Si la maman est calme et confiante, l’enfant ressentira cette sécurité et sera plus à l’aise dans cette nouvelle étape. En revanche, si la maman est stressée, inquiète ou triste, l’enfant captera ces émotions et cela pourrait compliquer la séparation. Attention Mesdames ! Comme d’habitude, pas de culpabilité ! Nous sommes humaines, nous ressentons des émotions (et heureusement pour nous et nos enfants !) donc pas la peine de s’en rajouter une couche inutilement.
Il est donc crucial que la maman soit en paix avec l’idée de laisser son enfant. Cela ne signifie pas qu’elle ne doit ressentir aucune émotion « négative », mais plutôt qu’elle doit être consciente de ces émotions et les gérer de manière à ne pas les transmettre à son enfant. Une préparation émotionnelle adéquate est essentielle pour que la séparation se fasse en douceur.
Pour la petite anecdote personnelle, dans mon ancienne vie professionnelle, je travaillais dans un service de petite enfance dans une collectivité et en étroite collaboration avec les crèches de la ville. Cette dernière avait revu en profondeur son processus d’adaptation (aujourd’hui, aussi appelé « familiarisation »). Elle avait compris que l’important était que les parents - et notamment la maman - soient en confiance avec la référente (la professionnelle de référence) qui allait s’occuper de leur enfant. Les équipes ne procédaient donc pas par étape avec des temps de séparation progressive. Pendant deux semaines, chaque jour, la maman ou le papa se présentait avec son enfant à la crèche pendant une heure et rencontrait la référente de l’enfant, dans un endroit calme, en dehors de la section. Ce moment permettait à chacun de se connaître et de tisser ce lien de confiance. Au bout des deux semaines, l’enfant passait sa journée complète à la crèche, sans même avoir fait de temps de séparation. On n’a pu que constater que les familiarisations se passaient mieux, avec moins de pleurs, car la maman était rassurée et donc l’enfant aussi.
Les premières séparations : Une expérience fondamentale
Lors de ces séparations, il est important que le lien entre la maman et l’enfant reste fort. Cela ne signifie pas que la maman doit être physiquement présente à tout moment, mais plutôt que l’enfant doit sentir qu’il peut compter sur elle, même à distance. Un mot doux, un câlin rassurant avant de partir, ou encore un petit objet familier à garder près de soi peuvent aider l’enfant à se sentir en sécurité pendant l’absence de sa maman, c’est ce que l’on appelle « l’objet transitionnel », comme le doudou.
C’est également le moment où l’enfant doit trouver en lui sa propre sécurité intérieure. « Maman n’est pas là physiquement, mais je suis toujours en lien avec elle, je ressens son amour, elle revient tout à l’heure, elle me confie à des personnes bienveillantes qui s’occupent de moi, en qui elle a confiance. Je suis en sécurité. »
Quand les séparations réveillent des mémoires
Comprendre les mémoires personnelles
Nos propres expériences de séparation, souvent issues de notre propre enfance, peuvent influencer notre manière de vivre celles de notre enfant. Par exemple, si tu as vécu des séparations difficiles lorsque tu étais petite, il est possible que tu projettes ces peurs sur ton enfant, inconsciemment.
La naissance elle-même est une des premières grandes séparations. Pour l’enfant comme pour la maman, cet événement peut laisser des traces profondes. La manière dont la naissance s’est déroulée – que ce soit un accouchement facile ou difficile, avec ou sans complications – peut influencer la manière dont la maman et l’enfant vivent les séparations ultérieures.
Plus en amont encore, des séparations ont peut-être eu lieu pendant la grossesse : la perte d’un jumeau in-utéro, un décès dans la famille, papa et maman qui se séparent…
Et encore plus avant, la conception elle-même est une séparation, une transition pour l’âme. Elle marque l’entrée de l’âme dans la matière. Elle quitte l’endroit où elle était, elle baisse sa fréquence vibratoire pour s’adapter à la densité terrestre et venir s’incarner. Ce processus d’incarnation peut être plus ou moins difficile pour une âme.
Les mémoires transgénérationnelles et leur influence
Nous portons en nous les mémoires de nos ancêtres, parfois sans en avoir conscience. Ces mémoires transgénérationnelles peuvent inclure des peurs, des angoisses ou des traumas qui se transmettent de génération en génération. Par exemple, si dans une famille, les femmes ont vécu des séparations douloureuses (à cause de guerres, de migrations forcées, de décès prématurés), il est possible que ces mémoires influencent la manière dont une maman vit la séparation avec son enfant aujourd’hui.
Ces mémoires transgénérationnelles sont souvent invisibles, mais elles peuvent se manifester à travers des réactions émotionnelles disproportionnées ou des peurs irrationnelles. Il est donc important de reconnaître ces influences pour pouvoir les apaiser.
Si ces mémoires se ravivent à travers ton vécu aujourd’hui, ce n’est pas pour te faire souffrir ou faire souffrir ton enfant. C’est comme si elles venaient frapper à la porte pour dire « Je suis là, ouvre-moi, guéris-moi ». C’est une opportunité de guérison.
Explorer les mémoires karmiques
Au-delà des mémoires transgénérationnelles, il existe aussi ce qu’on appelle les mémoires karmiques. Ces mémoires proviennent du vécu de notre âme : il peut s’agir d’autres vies, d’objectifs d’incarnation que notre âme a fixés, d’ententes avec d’autres âmes pour expérimenter certains sujets, etc.
Par exemple, une maman qui a vécu une séparation traumatisante dans une vie passée pourrait ressentir une peur intense et inexpliquée à l’idée de laisser son enfant, même si elle sait rationnellement que tout va bien se passer.
Ces mémoires karmiques peuvent se manifester par des sentiments de culpabilité, de peur ou d’angoisse qui semblent venir de nulle part.
Du côté de l’enfant, voici l’exemple de Paul* que j’ai reçu en séance : il hurle dès que sa maman part de chez son assistante maternelle. La séance révèle une mémoire karmique, où en tant que petit enfant, sa maman a dû le confier car elle ne pouvait plus s’occuper de lui et n’est jamais revenue. Cette mémoire se réactive à chaque départ de sa maman aujourd’hui. Travailler sur cette mémoire a permis d’en libérer cette charge pour que Paul comprenne et ressente que cette fois-ci, il n’y a pas de danger et accepte de laisser partir sa mère, serein.
Il est donc possible de libérer ces mémoires en travaillant sur soi, à travers des thérapies énergétiques, des méditations ou d’autres techniques de guérison.
Guérir pour une séparation apaisée
Identifier les mémoires à guérir
La première étape pour vivre une séparation apaisée est d’identifier les mémoires qui influencent nos réactions. Cela peut se faire à travers l’introspection, l’observation de ses émotions et de ses réactions, ou encore en consultant un thérapeute spécialisé.
Reconnaître les schémas récurrents dans nos vies est un bon moyen d’identifier les mémoires à guérir. Par exemple, si une maman se sent toujours angoissée lors des séparations, même après plusieurs expériences, cela peut indiquer la présence de mémoires non résolues et de la mise en place d’un schéma répétitif.
Une clé est de repenser aux premières séparations vécues, celles pour lesquelles on peut avoir un peu d’information de ses parents notamment : dans quel contexte s’est passé la conception ? Comment s’est passé la grossesse ? La naissance ? Les premiers mois ? L’entrée à la crèche ou chez la nounou ? A l’école ? Y a-t-il eu des événements marquants ? Si certaines ont été difficiles, il est probable qu’elles se rejouent encore aujourd’hui.
Techniques de guérison des mémoires
Il existe plusieurs techniques pour guérir les mémoires personnelles, transgénérationnelles et karmiques. Les thérapies psychocorporelles sont particulièrement efficaces pour libérer les mémoires enfouies dans le corps. En travaillant avec le corps, ces thérapies permettent de cibler les nœuds émotionnels et énergétiques qui bloquent le processus de guérison.
Les approches transgénérationnelles, comme le travail sur l’arbre généalogique ou les constellations familiales, sont également très utiles pour libérer les mémoires héritées de nos ancêtres. Ces méthodes permettent de mettre en lumière les liens invisibles qui influencent notre présent et de les transformer.
Créer un environnement de sécurité pour l’enfant
Une fois que la maman a commencé à guérir ses mémoires, elle est en meilleure position pour créer un environnement sécurisant pour son enfant. Cela passe par une attitude apaisée, une présence rassurante, et une capacité à établir des limites claires tout en étant à l’écoute des besoins de son enfant.
Il est essentiel que les mots que tu vas dire à ton enfant soient en accord avec ce que tu vibres. Si tu dis à ton enfant « Tout va bien se passer, tu es en sécurité, je viens de te chercher en fin de journée » et que tu vibres « j’ai peur, je m’en veux, je ne veux pas te laisser », cela va créer la confusion chez ton enfant et l’insécuriser encore plus.
Instaurer une routine sécurisante peut aider l’enfant à se sentir en sécurité pendant les transitions, comme la rentrée scolaire. Par exemple, avoir un rituel du matin avant de partir à l’école, ou un rituel du soir avant de se coucher, peut donner à l’enfant des repères stables et rassurants. Les enfants sont également très sensibles aux symboles : pourquoi ne pas mettre un tampon sur sa main et sur la tienne en lui expliquant qu’il représente le lien entre vous, qu’à chaque fois qu’il regardera le tampon, tu penseras à lui et tu lui enverras beaucoup d’amour pendant que tu seras au travail, etc.
Alors, on ne travaille qu’avec la maman ?
Ca dépend. Dans l’idéal, j’aime travailler avec les deux pour un travail en profondeur et des résultats durables.
L’enfant est souvent le point d’entrée. Quand ton enfant ne va pas bien, tu consultes pour lui, c’est logique. Et c’est très bien, on l’écoute, on écoute son corps, on l’apaise. On travaille avec ce qui lui appartient, ses propres mémoires. Parfois, c’est suffisant.
Mais très souvent, on constate une résonance avec la maman, son histoire. Dans ce cas, on lui explique qu’il n’a pas à prendre soin de maman, que c’est à maman de gérer ses blessures.
Et ensuite, c’est à toi de faire ta part. Pour un travail complet, une guérison profonde, il t’appartient ensuite de travailler sur tes mémoires. Si le travail avec ton enfant l’apaise, mais que toi tu ne fais pas le job, la guérison risque d’être partielle et les stress revenir car il sentira que ce n’est pas guéri chez toi.
En conclusion : Transformer la séparation en opportunité de croissance
Chaque séparation est une opportunité de croissance, pour l’enfant comme pour la maman. Plutôt que de voir la séparation comme un moment de rupture, il est important de la considérer comme un passage nécessaire à l’évolution de la relation parent-enfant. En acceptant ce processus, la maman peut renforcer le lien avec son enfant, même à distance. La séparation devient alors une expérience positive, où chacun apprend à grandir, à devenir plus autonome, tout en restant connecté.
Pour que la séparation soit véritablement bénéfique, il est souvent nécessaire que la maman prenne soin d’elle-même et travaille sur ses propres mémoires. En libérant les mémoires de culpabilité, de peur ou de douleur, elle permet à son enfant de vivre ces transitions de manière plus sereine et épanouissante.
* le prénom a été modifié