Et si tout avait commencé là, au moment où tu as pris ta première grande respiration ? (en fait, cela commence bien avant, mais nous y reviendrons dans un prochain article). La façon dont nous venons au monde est bien plus qu’une simple anecdote familiale ou une ligne dans notre dossier médical.
Elle a tout d’abord un sens : la façon dont on naît, dont on rentre dans la vie, n’est jamais anodine. Elle veut dire quelque chose.
Puis, elle a des conséquences : elle constitue une empreinte profonde, une sorte de mode d’emploi inconscient qui continue de nous guider tout au long de notre vie.
Découvrons ce que ta naissance raconte sur toi (ou sur ton enfant)...
Pourquoi on nait de telle ou telle façon ?
L’âme qui s’incarne est consciente de ce qu’elle vit. Et ma croyance est qu’elle fait ses choix de naissance.
Ce que l’âme a besoin d’expérimenter
Nous nous incarnons pour vivre des expériences, pour apprendre, grandir et évoluer.
Si notre âme a besoin de libérer sa blessure d’abandon, peut-être choisira-t-elle une naissance où elle vivra une séparation avec sa mère (césarienne d’urgence, besoin d’être réanimé, prématurité nécessitant en séjour en couveuse…).
Si l’âme est venue expérimenter le rejet, peut-être va-t-elle choisir une maman qui ne voulait pas d’enfant, ne se sent pas bien enceinte… et se mettre au monde plus rapidement.
Si l’âme a besoin de travailler son pouvoir intérieur, trouver sa propre autorité… elle pourrait choisir de vivre une naissance très médicalisée, où le corps médical aura tout pouvoir (déclenchement, instruments, manipulations…).
Et comme je le dis souvent, maman et enfant sont des partenaires, une équipe. L’âme de la maman expérimente aussi des choses en lien avec ce que bébé expérimente. Une naissance par césarienne peut être autant une expérience pour le bébé que pour la maman (accepter de lâcher prise, faire le deuil d’une maternité « parfaite », guérir des mémoires d’accouchements violents…).
Ce que l’âme et la personnalité-en-devenir perçoivent des parents… et ce qu’elles en font
Le bébé ressent des émotions, des énergies provenant des parents. Il s’imprègne de l’énergie familiale et en fonction de ce qu’il ressent, il va créer des croyances, vraies ou erronées. Si bébé ressent que maman éprouve une profonde tristesse, il pourrait être tenté de venir le plus rapidement possible pour consoler sa mère et la libérer de sa tristesse (ce qui n’est pas réaliste, soyons d’accord) ; s’il ressent que maman est pleinement heureuse, épanouie, que sa vie prend un sens en étant enceinte, il pourrait vouloir prolonger le bonheur de sa mère et rester le plus longtemps possible dans son ventre et arriver post-terme, voire nécessiter un déclenchement médical.
Les bébés ont très souvent ce désir de sauver ou de protéger leurs parents et notamment leur maman. Mais ce n’est pas leur rôle.
Alors identifier leurs croyances et leur expliquer la réalité peut permettre d’éviter des complications à la naissance.
Les scénarios de naissance : quelles empreintes pour quelle vie ?
Le moment de la naissance
Quand bébé arrive trop tôt
Né avant terme, bébé a dû s’adapter rapidement à un monde pour lequel il n’était pas encore préparé. Plus tard, cela peut se traduire par une tendance à vouloir aller plus vite que la musique, à anticiper ou à se sentir en insécurité si tout n’est pas prêt. En cas de séparation à la naissance, cela peut entraîner des difficultés à se séparer, des troubles du sommeil, activer des sentiments d’abandon, de rejet, une hypersensibilité (le corps n’étant pas assez mature pour gérer l’environnement), la croyance de ne pas être capable d’aller au bout des choses, etc.
Quand bébé arrive juste à l’heure comme prévu
Bébé arrive au moment où on l’attend, on pourrait se dire « tout est parfait ! ». Oui, mais cela n’aura pas forcément moins de conséquence. Plus grand, il pourrait avoir du mal à accepter que les autres ou lui ne soient pas ponctuels, ne respectent pas le cadre, les règles. Cela peut cacher une volonté de répondre absolument aux attentes des autres quitte à oublier ses besoins.
Quand bébé tarde à se mettre au monde (naissance post-terme)
Bébé peut ne pas vouloir se mettre au monde pour diverses raisons : des croyances qui vont engendrer des émotions : « J’ai peur car je crois que le monde est hostile » ; ils n’ont pas perçu le signal, le « go intérieur » qui leur dit « allez, c’est le moment » ; un événement extérieur venu perturber le déclenchement, etc.
Plus tard, cela peut entrainer une difficulté à développer des projets, oscillant entre perfectionnisme et procrastination ; des difficultés à quitter le nid… ; un sentiment d’insécurité face à l’extérieur ; se faire attendre souvent ou au contraire, ne pas supporter être en retard.
Celui décide du moment de la naissance
Déclenchement naturel par le bébé
En règle générale, c’est le bébé qui déclenche sa naissance. Il perçoit un signal interne, « le go intérieur » et il sait que c’est le moment. Cela amène souvent une confiance en lui, en son intuition, en ses capacités, une facilité à prendre des décisions. Pour autant, cela pourrait aussi créer une responsabilité chez l’enfant (surtout si l’accouchement ne s’est pas très bien passé), une pression à être toujours prêt au bon moment, être parfait….
Déclenchement médicalisé
Un accouchement peut être déclenché parce qu’il y a un risque pour la maman ou le bébé, pour convenance personnelle, parce que le terme est dépassé, etc. Le déclenchement peut créer des croyances comme « je n’ai pas mon mot à dire », « je ne suis pas important », « les autres savent mieux que moi » et donc se mettre en retrait, se dévaloriser… ; la difficulté à prendre des décisions ; la tendance à donner son pouvoir à l’autre, à une autorité, avoir besoin d’une validation extérieure pour avancer.
Naître comment ?
Naissance par césarienne
Lorsque l’on nait par césarienne, on naît par « le haut », ce qui n’est pas la « voie normale ». Cela peut créer l’impression de ne pas faire comme tout le monde, d’être « inversé », de devoir être systématiquement aidé pour arriver à quelque chose, un manque d’ancrage, l’impression de ne pas être « vraiment né » (être en attente, voire être « mort », retourné « en haut »…), être dépendant des autres ou au contraire, refuser l’aide des autres, ne pas trouver ses repères, de l'insécurité… le besoin d’avoir toujours une « porte de secours » au cas où…
Lorsque l’accouchement « fini » en césarienne d’urgence, il peut y avoir beaucoup de culpabilité de l’enfant de ne pas avoir réussi, d’avoir fait souffrir sa mère « pour rien » et cela pourrait renforcer son besoin de protéger sa mère (ne pas réussir à s’en détacher, être sage comme une image, répondre aux attentes…).
Naissance par voie basse
C’est la façon naturelle de naître. L’inconscient sait que pour naître, il faut passer par le bas (ce qui explique que certains enfants nés par césarienne n’ont pas toujours conscience d’être nés…). Même si c’est la voie normale, naître par voie basse peut avoir des conséquences sur le bébé : le sentiment de devoir se débrouiller seul, et entrainer une difficulté à déléguer ou à demander de l’aide ; la peur des contraintes ou de l’enfermement ; créer la croyance que vivre demande beaucoup d’effort et de souffrance ; que pour que lui vive, les autres doivent souffrir et donc créer de la culpabilité, etc.
Utilisation d’instruments
Forceps, ventouse… parfois, un coup de pouce est nécessaire. Souvent mal vécu par la maman, il peut aussi l’être pour l’enfant. Culpabilité de faire subir ça à sa mère, manque de confiance en soi, en ses compétences, croire qu’il devra toujours demander de l’aide pour s’en sortir ou au contraire, refuser catégoriquement l’aide des autres, croire que vivre c’est souffrir…
La position du bébé
La position dans laquelle bébé se présente n’est également pas anodine. Une position qui bloque le passage (en siège, en hamac…) peut signifier un refus de naître, une difficulté à trouver la bonne place… Souvent mettre en mot les émotions et croyances du bébé l’aide à prendre une position plus adaptée pour naître.
Condamnés à reproduire le mode d’emploi de notre naissance ?
Pourquoi on rejoue ce scénario ?
Notre inconscient est pragmatique : ce qui a fonctionné une fois est perçu comme un modèle efficace, d’autant plus quand c’est un moment fondateur comme la naissance. Même si le scénario de notre naissance a été difficile, il nous a permis de survivre. Par conséquent, nous avons tendance à le reproduire inconsciemment face aux défis.
Peut-on réécrire son histoire de naissance ?
On ne peut pas changer le passé, mais on peut mettre en conscience ce qu’on a vécu, ressentis et ce que cela a induis en termes de comportements, de réactions. Nous pouvons libérer les émotions associées et aider à transformer des croyances limitantes en croyances nourrissantes. Et nous pouvons reprendre notre vie en main.
La façon dont on nait n’est pas une fatalité, d’ailleurs ce n’est pas tant l’événement qui compte (on voit bien que même une naissance "normale" peut avoir des répercussions), mais ce que l’enfant en perçoit, comprend, ressent et crée comme croyance. Chacun ne vit pas une césarienne ou un déclenchement de la même manière.
D’où l’importance d’identifier ces éléments, ce que bébé en a compris et de lui expliquer la réalité des choses. Il est aussi possible de le faire avec un adulte pour changer la perception qu'il a de sa venue au monde.
La naissance comme clé de transformation
Ta naissance raconte une histoire unique, mais elle ne définit pas tout. Elle peut être une source précieuse de compréhension, un miroir qui reflète tes forces, tes défis, et les schémas qui t'accompagnent. Prendre conscience de cette empreinte, c’est déjà entamer un chemin de libération. Cela vaut pour toi et pour tes enfants, bien sûr.
Et si au lieu de reproduire inconsciemment ce mode d’emploi, tu choisissais d’écrire le tien ? En te réappropriant ton histoire de naissance, tu peux transformer les défis en opportunités et redéfinir ton rapport à toi-même, aux autres, et à la vie.
Alors, prêt(e) à explorer les premières pages de ton histoire pour écrire le chapitre suivant, différemment ?